La question du poids chez l’enfant et l’adolescent est une source de préoccupation importante pour de nombreux parents. Entre inquiétudes pour la santé, peur d’un problème hormonal ou crainte d’un mal-être profond, il est parfois difficile de savoir comment réagir. Dès la petite enfance, certains signaux peuvent déjà alerter les parents, comme nous l’expliquons dans notre article sur le risque de surpoids chez le bébé qui mange trop. Chez Domaliance, nous savons combien ces situations peuvent être déstabilisantes et peser sur l’équilibre familial.
Ce qu'il faut retenir :
- Un IMC élevé chez un enfant doit amener à consulter rapidement un médecin pour évaluer la situation.
- Le surpoids à 10 ans peut avoir des conséquences sur la santé physique (risques cardiovasculaires) et psychologique (mal-être, isolement).
- Un suivi médical régulier est indispensable : pédiatre, diététicien, éventuellement psychologue.
- Les habitudes de vie (alimentation, activité physique, sommeil, écrans) jouent un rôle clé.
- Le soutien et l’écoute des parents sont essentiels pour aider l’enfant à retrouver confiance en lui.
Florence a posé la question suivante :
« Bonjour Docteur,
Je souhaiterais avoir quelques conseils sur la conduite à tenir face au problème de ma fille.
Je suis assez inquiète et ne sais plus comment gérer les choses : elle a toujours faim, n’aime pas se bouger, et donc prend de plus en plus de poids. Elle a 10 ans, mesure 1.53 m pour un poids de 55 kg. Grande me direz-vous, certes, mais surtout très ronde, avec, qui plus est, une forte ossature.
Son problème de poids n’est pas nouveau, elle pesait déjà 4.3 kg à la naissance ; elle est toujours restée hors norme en taille comme en poids, et a toujours eu un énorme appétit.
Elle mange très vite, malgré mes remarques, et réclame souvent. J’essaie de faire face et de rester ferme le plus souvent, mais je m’aperçois qu’elle mange régulièrement en douce (papiers de bonbon ou de gâteau dans ses poches ou son cartable).
Comment s’assurer qu’elle n’a de souci hormonal par exemple (sa prise de poids ces 2 dernières années s’accompagnent des premiers signes de puberté) ? Comment savoir s’il s’agit pour elle de compenser un mal-être ? Et si oui, déjà bébé ?
Mon généraliste, pourtant compétent pour pas mal de choses, me dit simplement qu’il faut qu’elle fasse attention, mais il explique honnêtement que ce n’est pas son domaine de prédilection
Merci d’avance pour vos conseils éclairés. »
Voici la réponse de la pédiatre :
Le Docteur Salomon-Pomper, pédiatre, nous éclaire :
1. L'importance de l'IMC et du suivi médical
Votre fille de dix ans pèse 55 kg pour une taille de 153 cm. L’IMC, indice de masse corporelle (poids(kg) / taille²(m)) est un outil d’évaluation et de surveillance du rapport de la taille par rapport au poids, à l’âge et au sexe. L’IMC de votre fille calculé est d’environ 23,5. Cela signifie que votre enfant présente une surcharge pondérale importante. Cet IMC peut se situer à son âge, entre 14 et 20.
Un surpoids important entraîne des problèmes de santé, notamment augmenter les risques cardiovasculaires à l’âge adulte ainsi que des problèmes psychologiques. Il est important d’organiser rapidement un suivi pour aider votre fille.
Le pédiatre consulté tracera les courbes « staturo-pondérales », permettant ainsi de voir à quel moment est apparu ce surpoids, d’autant que votre enfant a toujours été grande pour son âge, probablement harmonieuse dans son rapport P/T auparavant. L’aspect évolutif est très important. Les poids et tailles des deux parents sont aussi à connaître, il faut s’interroger sur l’existence d’éventuelles personnes obèses dans la famille.
2. Evaluer l'alimentation et le mode de vie
Votre fille de dix ans pèse 55 kg pour une taille de 153 cm. L’IMC, indice de masse corporelle (poids(kg) / taille²(m)) est un outil d’évaluation et de surveillance du rapport de la taille par rapport au poids, à l’âge et au sexe. L’IMC de votre fille calculé est d’environ 23,5. Cela signifie que votre enfant présente une surcharge pondérale importante. Cet IMC peut se situer à son âge, entre 14 et 20.
Un surpoids important entraîne des problèmes de santé, notamment augmenter les risques cardiovasculaires à l’âge adulte ainsi que des problèmes psychologiques. Il est important d’organiser rapidement un suivi pour aider votre fille.
Le pédiatre consulté tracera les courbes « staturo-pondérales », permettant ainsi de voir à quel moment est apparu ce surpoids, d’autant que votre enfant a toujours été grande pour son âge, probablement harmonieuse dans son rapport P/T auparavant. L’aspect évolutif est très important. Les poids et tailles des deux parents sont aussi à connaître, il faut s’interroger sur l’existence d’éventuelles personnes obèses dans la famille.
3. Prendre en compte le mal-être psychologique
Votre enfant présente des comportements alimentaires problématiques pouvant évoquer des TCA Troubles du Comportement Alimentaire (diagnostic à poser par un professionnel), puisqu’elle mange vite, ne savoure pas et mange en cachette. Le mal être existe : la consultation en tête à tête avec le médecin, se fera au cours de longues rencontres avec l’enfant.
4. Vers un accompagnement global et bienveillant de l'obésité infantile
La prise en charge doit être multidisciplinaire et s’inscrire dans la durée, avec des objectifs réalistes et progressifs. Elle repose sur trois piliers essentiels :
- un pédiatre ou médecin traitant pour le suivi médical et la coordination des soins,
- un diététicien pour rééquilibrer l’alimentation sans régime restrictif,
- un psychologue ou pédopsychiatre pour l’accompagnement émotionnel.
Chaque professionnel de santé apportera son expertise pour aider votre fille à grandir en bonne santé physique et psychique, l’objectif n’étant pas la perte de poids à court terme mais un équilibre durable. Ce travail de fond, mené sur la durée, est la clé pour permettre à votre fille de grandir en bonne santé physique et psychique.
Docteur Salomon-Pomper, la Pédiatre
Quand faut-il s'inquiéter du poids des enfants ou ados ?
Plusieurs signes d’alerte doivent vous amener à consulter rapidement un professionnel de santé comme : des difficultés à trouver des vêtements adaptés, une gêne lors des activités sportives, ou des troubles du sommeil avec ronflements. N’attendez pas que la situation se dégrade, un rendez-vous médical permettra d’évaluer si votre enfant conserve une corpulence normale ou nécessite un accompagnement spécialisé.
Comment aider un enfant en surpoids à perdre du poids ?
Conseils pratiques
Chez Domaliance, nous savons combien il peut être difficile d’accompagner un enfant en surpoids. Voici quelques conseils concrets pour vous aider au quotidien, sans culpabiliser votre enfant.
Adapter l'alimentation sans mettre l'enfant au régime
Les régimes amaigrissants sont à proscrire chez les enfants. Nous vous recommandons plutôt d’ajuster les apports alimentaires en privilégiant des repas équilibrés et variés. Pour accompagner les familles au quotidien, nos intervenants peuvent aussi proposer un service de préparation de repas à domicile, afin d’alléger la charge parentale et d’instaurer de meilleures habitudes alimentaires. Voici quelques pistes concrètes :
- Des repas structurés, pris en famille et sans écrans
- L’apprentissage de la mastication lente pour mieux ressentir la satiété
Encourager l'activité physique et les jeux actifs : Quel sport choisir ?
L’objectif n’est pas de transformer votre enfant en athlète, mais de l’aider à bouger avec plaisir ! Nous vous suggérons de :
- Prévoir un après-midi par semaine dédié aux jeux actifs en famille (vélo, ballon, marche)
- Limiter le temps d’écran et proposer des alternatives ludiques (chasse au trésor, danse)
- Valoriser l’effort et non la performance
Soutenir l'estime de soi en famille
Votre enfant a besoin avant tout de se sentir aimé et valorisé. Pour cela, il est important de le complimenter sur ses qualités et ses talents plutôt que sur son apparence, afin qu’il développe une confiance en lui durable. Les remarques négatives sur son poids doivent être évitées, car elles peuvent être blessantes et accentuer son mal-être. Être attentif à ses émotions, l’écouter et reconnaître ses besoins contribue également à renforcer ce lien de confiance. Enfin, impliquer toute la famille dans les changements d’habitudes alimentaires ou de mode de vie permet à l’enfant de ne pas se sentir isolé et d’avancer dans un cadre bienveillant et solidaire.
Nous attirons l’attention des lecteurs de notre blog sur le fait que ce service gratuit a ses limites : aucun examen clinique n’étant réalisé par notre pédiatre, les éléments fournis par les lecteurs étant par nature parcellaires, les réponses ne sauraient engager ni la responsabilité de l’éditeur de ce blog, ni la responsabilité de son auteur qui ne peut que recommander la consultation d’un professionnel de la santé pour le cas évoqué dans une question.
