Aurélia a posé la question suivante :
« Ma fille va avoir 3 ans en septembre et elle se tire les cheveux quand elle est contrarié et aussi quand elle fait des cauchemars la nuit. Il n’y a pas eu d’événement marquant. Elle se tirait un peu les cheveux avant, j’ai été en vacances pendant un mois et là ça a bien commencé a ce qu’elle le fasse presque tous les jours. Elle dormait toutes les nuits correctement sans se reveiller et depuis que j’ai repris le travail elle se reveille toutes les nuit en hurlant et en se tirant les cheveux ! Je ne sais plus quoi faire, je suis désespérée et triste de voir que mon enfant se fasse du mal ! Comment faire pour arrêter cette agressivité qu’elle a sur elle ? »
Voici la réponse de la pédiatre :
La trichotillomanie est un trouble caractérisé par l’arrachage des cheveux ou des poils par un sujet, spécialement un enfant de trois à treize ans, causé par un stress ou une dépression. C’est un trouble assez répandu, touchant plus la fille que le garçon, le début se situe dans l’enfance ou l’adolescence. Les petits peuvent plus facilement arrêter. C’est un comportement impulsif, les personnes atteintes ne peuvent s’empêcher de toucher et d’arracher leurs cheveux. Les périodes sans et avec signes peuvent se succéder.
Ce sont les cheveux qui sont tripotés, enroulés autour des doigts, tirés et arrachés, voire ingérés ensuite. Parfois il s’agit des sourcils, des cils, des poils… Le stress, l’angoisse ou l’ennui peuvent provoquer des crises où le sujet ne peut faire autrement de s’arracher les cheveux. La trichotillomanie est considérée parfois comme un TOC (trouble obsessionnel compulsif), il s’agit plutôt d’une addiction comportementale ou gestuelle (le comportement persiste malgré ses conséquences sociales et psychologiques). Les enfants peuvent conserver ce type de trouble si les conditions restent identiques, le traitement réside essentiellement sur une prise en compte de l’anxiété, de l’angoisse voire de la dépression.
Une prise en charge psychothérapique peut être proposée, une psychothérapie cognitivo-comportementale voire un traitement antidépresseur sont parfois envisagés. Deux expressions populaires, parlant d’anxiété, sont à évoquer ici :
- Je m’arrache les cheveux !
- Je me fais des cheveux !
Votre fillette de trois ans se tire les cheveux, elle se fait mal, s’agresse lorsqu’elle est contrariée, frustrée, triste, anxieuse, angoissée. Vous ne dites pas si elle s’arrache les cheveux mais la douleur et le soulagement procurés par cette douleur sont présents. Il est important de prendre ces signes en considération. La reprise du travail, ayant pour conséquence une séparation durant la journée entre votre fille et vous, a majoré les symptômes.
Je vous conseille de consulter avec votre fillette un pédopsychiatre pour mettre des mots sur ces crises douloureuses qui vous impressionnent à juste titre. Il faut comprendre et envisager un traitement pour que votre enfant retrouve un sommeil paisible et passe des journées sereines.
Docteur Salomon-Pomper, la Pédiatre
Nous attirons l’attention des lecteurs de notre blog sur le fait que ce service gratuit a ses limites : aucun examen clinique n’étant réalisé par notre pédiatre, les éléments fournis par les lecteurs étant par nature parcellaires, les réponses ne sauraient engager ni la responsabilité de l’éditeur de ce blog, ni la responsabilité de son auteur qui ne peut que recommander la consultation d’un professionnel de la santé pour le cas évoqué dans une question.