Que l’enfant tape parce qu’il est en colère, parce qu’il « joue » ou parce qu’il cherche les limites, il n’est pas toujours aisé de savoir quelle est la bonne attitude à adopter face à un enfant qui frappe les autres, parfois même ses parents. Partagés entre un sentiment de colère et le risque de s’emporter face à la provocation, ou simplement pris d’une envie de passer outre car après tout, les coups que portent ses petits poings ne font pas mal, il est souvent difficile pour les parents de trouver le ton et les mots justes.
Pourtant, si le fait qu’à 2 ou 4 ans un enfant tape, morde, griffe ou jette son assiette pleine de nourriture au travers de la pièce est « normal » (et ce, même s’il pratique les quatre en même temps !), ces comportements n’en restent pas moins exaspérants et inadmissibles à mesure que l’enfant grandit. Ils doivent ainsi progressivement disparaître grâce à la fermeté bienveillante des adultes qui portent la responsabilité de la socialisation actuelle et à venir de l’enfant.
Comment réagir lorsque mon enfant a un comportement agressif ?
Tout d’abord, il n’y a aucun doute à avoir, les adultes doivent réagir lorsqu’un enfant a un comportement violent, que cela soit « pour jouer » ou parce qu’il est en colère. Vous devez exprimer calmement et fermement votre désaccord. Il est nécessaire d’énoncer clairement les règles : « il est interdit de taper ». L’intonation, le regard et la gestuelle doivent être cohérents pour qu’il comprenne bien qu’il ne s’agit pas d’une demande ou d’un souhait de votre part mais bien d’un impératif. S’il n’a pas bien compris qu’il s’agit d’une règle, il peut se sentir injustement puni. Les parents représentent la première source de sécurité à la fois physique et psychologique de l’enfant. Ils ne doivent donc pas se montrer ébranlés par les agissements de leur petit bout de 2 ans mais lui montrer qu’il y a un cadre et que celui-ci est solide. C’est en imposant des limites que les adultes sécurisent les enfants.
De plus, le respect des autres est une règle qui s’apprend tout d’abord dans la famille et comme toute règle, elle n’existe que si elle est assortie d’une sanction lorsqu’on la transgresse. Cette sanction doit être graduée en fonction de la « gravité » du comportement de l‘‘enfant mais ses agissements ne doivent surtout pas être minimisés par les adultes. Cela ne ferait que l’encourager à rechercher un peu plus loin les limites.
Si votre enfant à l’air de faire cela « pour rire »
Il doit comprendre que ce n’est pas un jeu et votre attitude ne doit laisser aucun doute. On peut rigoler lorsque un enfant plonge ses doigts dans la confiture mais pas lorsqu’il tape, mord ou griffe ! Il doit intégrer qu’il y a, au sujet des comportements violents comme pour ce qui touche à sa sécurité, des règles qui sont fermes, définitives et par conséquent non négociables.
S’il exprime une frustration
Assurez-vous qu’il comprenne que ce n’est pas sa colère que vous désapprouvez mais la façon violente dont il l’exprime. Ne lui dites pas qu’il ne doit pas être en colère ou qu’il ne doit pas le montrer. Dites-lui que vous avez compris son sentiment et rappelez-lui que c’est par des mots qu’il doit exprimer son mécontentement. Aidez-le à exprimer verbalement sa colère avec ses mots à lui. Montrez-lui ensuite qu’une fois qu’il s’est expliqué, on peut essayer ensemble de trouver un compromis lorsque cela est possible.
En pratique que puis-je faire lorsque mon enfant tape ?
Lorsqu’un enfant joue avec vos nerfs afin de voir jusqu’où il peut aller, cela peut être tout à fait exaspérant et il est possible que vous perdiez patience et qu’un geste vous échappe. Ben qu’une fessée ne soit pas dramatique, ce n’est pas une solution en soit et cela envoie un message embrouillé à l’enfant : je te tape parce que tu me tapes. Non seulement il cessera (peut-être) de taper par peur et non par raison mais de plus, cela risque de banaliser ce geste et de l’entraîner à le reproduire sur d’autres. Pour l’éviter, quitter la pièce est la meilleure solution.
De plus, en dessous de 5 ans l’attention et la présence des parents constituent les principales sources de satisfaction des enfants. En être privé pendant quelques minutes donnera à votre enfant le sentiment d’être très puni (d’où les pleurs qui ne manqueront pas de survenir à ce moment).Voici une proposition de rituel à instaurer lorsque votre enfant a des comportements violents envers vous, par exemple.
1. Abaissez-vous à son niveau pour que vos yeux soient à hauteur des siens, cela vous aidera à obtenir toute l’attention de votre enfant, et attrapez ses deux mains.
2. Dites fermement, en le regardant droit dans les yeux « on ne tape pas, je sais que tu es en colère mais je ne vais pas te laisser me frapper, on ne tape pas ». Attendez-vous à ce que votre
enfant tape et répète son geste à nouveau, si c’est le cas ou si vous sentez que vous allez perdre patience et que vos nerfs ne tiennent plus, relevez-vous et quittez la pièce, vous avez besoin de souffler pour éviter de réagir de façon disproportionnée. Dites-lui « c’en est assez, si tu me tapes, je ne veux pas rester avec toi. » et sortez.
3. Il se peut fort que votre enfant se mette à pleurer, attendez 30 secondes ou 1 minute et revenez, baissez-vous de nouveau à hauteur de ses yeux et dites doucement : « est-ce que tu as compris pourquoi je me suis fâché(e) ? » Attendez son approbation et ajoutez « Demande pardon à maman/papa »
4. Attendez d’entendre « Pardon », faites un câlin et dites-lui que vous l’aimez, ça aussi, les enfants ont besoin de se l’entendre répéter.
Au-delà de l’incompréhension et de la surprise de voir son petit ange se transformer parfois en petit monstre, à quoi cette violence est-elle due ?