La tétine, aussi appelée « tototte, tutu, tututte, sucette, suce… », est un objet en caoutchouc ou en silicone destiné à être sucée par un bébé ou un très jeune enfant. Sa forme évoque le mamelon maternel, actuellement on lui donne une forme ergonomique pour s’adapter à l’intervalle entre le palais et la langue du bébé. De nombreux débats s’articulent autour de l’utilisation de la tétine : est-ce bon ou mauvais ? Quand et comment l’arrêter ? Découvrez dans cet article les conseils de notre pédiatre !
A coté des tétines de biberon existent donc des tétines simples uniquement destinées à être tétées par le bébé pour satisfaire son besoin de succion en dehors des tétées au sein ou au biberon. C’est un substitut du sein ou plus tard du pouce. Son utilisation ne cesse de se répandre avec 70 % des bébés utilisateurs réguliers.
Pourquoi donner une tétine à son enfant ?
Dans les maternités et services de néonatalogie, on encourage souvent les parents à donner une tétine pour calmer l’enfant en cas de pleurs, en attendant la tétée ou pour apaiser bébé en l’absence des bras, des câlins parentaux. De plus, certains bébés ont d’importants besoins de succion.
La tétine apaise bébé, l’aide à s’endormir et soulage les coliques. La succion entraine la sécrétion d’endomorphine, hormone du bien-être. Elle permet comme l’allaitement ou le fait de sucer son pouce d’apaiser énervement et stress de l’enfant et de lui permettre de s’endormir en sécurité. Elle permet de soulager les parents fatigués par des pleurs incessants, et améliorerait ainsi les relations parents/enfants. Elle facilite également l’acquisition des rythmes de sommeil et il y aurait moins de morts subites chez les bébés utilisant une tétine la nuit. Le dernier argument utilisé par les « pro-tétines » est qu’elle déformerait moins le palais que le pouce et serait plus aisément « retirable » que le dit pouce ! Cependant, le bébé ne trouve facilement son pouce seul que vers quelques mois.
Les effets négatifs de la tétine
Les arguments à l’encontre de l’utilisation des tétines sont multiples.
Chez le nouveau-né au sein, l’usage d’une tétine peut au début perturber la mise en route de l’allaitement, nécessitant une succion efficace et suffisamment longue pour stimuler la lactation.
Avant que le bébé soit capable de la remettre seul la nuit, il peut pleurer chaque fois qu’il la perd, le réveillant ainsi que ses parents et les obligeant à de fréquents levés nocturnes…La tétine qui tombe souvent par terre est un objet souvent plus sale que le pouce et donc pourvoyeur de microbes, elle passe dans toutes les mains voire toutes les bouches ! Les dentistes et les orthodontistes ne sont pas des adeptes de la tétine qui donne, comme le fait de sucer son pouce, des déformations des mâchoires même si on les dit ergonomiques.
Le retentissement psychologique de la tétine doit être également pris en compte. Donner systématiquement une tétine au moindre pleur, c’est empêcher le bébé de s’exprimer, de demander le réconfort des bras et des paroles de ses parents.
La tétine : pour une utilisation modérée et un sevrage en douceur !
Le pleur dans les premières semaines est un mode de communication. La tétine « bouchon » perturberait l’échange. Ceci est bien sûr à nuancer selon l’utilisation de la tétine. Une utilisation excessive et prolongée peut devenir une véritable addiction et l’on voit des enfants dépendants de cette « tétée ».
Les parents doivent travailler à sevrer et à « libérer la bouche de leur enfant » comme le préconise la pédopsychiatre Myriam Szejer. Vers cinq ou six mois le bébé s’ouvre à son entourage, commence à manger à la petite cuillère et on peut lui proposer d’autres modes de consolation, comme le . Les parents doivent apprendre à maitriser l’usage de la tétine en leur parlant et les bébés apprendront ainsi à supporter la frustration causée par l’absence de celle-ci.
Si le jeune enfant n’est pas sevré de sa tétine, il faut réserver progressivement la tétine aux moments d’intimité, à la maison, à l’endormissement et aux temps de fatigue ou de stress. L’entrée en crèche, à la maternelle sera l’occasion pour en limiter l’usage.
Ce sevrage se fera en douceur en expliquant gentiment mais fermement à l’enfant le pourquoi de la nécessité de sevrage : pour favoriser son autonomie, ses progrès en communication par le langage, etc. La tétine peut être donnée au Père Noël, aux cloches de Pâques ou à l’arbre à tétines comme au Danemark…
Docteur Salomon-Pomper, la Pédiatre